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20 weeks

Ce matin, j’ai reçu un message qui m’a chamboulé.
Une jeune femme, qui rencontrait des difficultés pour avoir son deuxième enfant. Après un an de FIV, l’heureuse nouvelle… et une mauvaise qui brise tout 3 mois plus tard. À la même période, elle voit sur Instagram l’annonce de ma grossesse et de désabonne de mon compte, pour ne pas avoir à subir ce ventre, mon ventre, qui grossit au fil de mes posts. Ce ventre dont je suis si fière.

Aujourd’hui, elle est revenue, quelque part cicatrisée, avec cette envie de le voir comme un rappel que très bientôt elle sera à son tour fière de le prendre en photo.

Lire ça, ça m’a bouleversé, et replongé des mois en arrière. Et je me suis rappelée que ça n’était pas si vieux finalement, que l’histoire contée dans ce fameux podcast de @bliss.stories, mon « coming-out » de maman FIV qui m’a fait tant de bien, était encore bien actuelle. Que cette fois encore j’avais raison d’être fière de mon corps. Cette nouvelle grossesse est encore un joli miracle, même si le chemin a été différent que celui combattu pour avoir Romy. Il n’en a pas été moins tumultueux, seulement plus court. 1 TEC, 3 mois d’injections intramusculaires et des montagnes de médicaments. Mais toujours un amour infini pour ce petit être, notre fils, qui sera bientôt parmi nous.

J’ai reçu des messages quotidiennement depuis l’annonce de ma grossesse sur les réseaux sociaux, me demandant si cette fois, j’étais tombée enceinte naturellement. Il y a ce mythe, qui dit que pour la seconde, c’est plus facile. Et c’est tout à fait naturel, de me poser la question, quand on connait mon parcours pour la première. C’est d’ailleurs la première question que m’a posé ma famille. Pourtant, j’ai fermé les yeux sur vos messages, comme si j’avais besoin d’avoir mon bébé dans les bras pour en parler, comme ce fut le cas pour Romy. Comme si il m’était plus facile de l'”avouer” un peu égoïstement, une fois sûre que l’histoire se termine bien.
Finalement, après avoir lu ce message ce matin, je me dis qu’il n’y a pas à se cacher. Si mon histoire peut en rassurer quelques unes, autant parler.

La FIV qui nous a donné Romy avait si bien marché, qu’elle nous a offert en plus un joli nombre d’embryons. Tous de la même “qualité” que celui de Romy. On les appelle des blastocytes, des embryons de +5 jours, prêts à directement s’attacher dans la paroi utérine une fois transférés. Dans ce cas, si notre projet de parentalité est toujours d’actualité après une grossesse, on nous propose de les congeler. Et tous les ans, on nous interroge sur notre souhait de les conserver pour un éventuel transfert. Ce qui est bien entendu notre cas. Cela signifie que pour une nouvelle tentative, pas besoin de repasser par la case FIV : pas d’opération, pas d’anesthésie, pas de ponction, juste un traitement, et un transfert, encore plus simple qu’une insémination.

J’ai eu mon retour de couche très tardivement. 5 jours exactement après la fin de mon allaitement, soit plus de 12 mois après mon accouchement.
Guillaume et moi, on avait en tête le temps qu’il nous avait fallu pour avoir Romy, alors on était prêts, archi-prêts, à se relancer dans l’aventure pour avoir un deuxième. On souhaitait que nos enfants aient entre 2 & 4 ans d’écart, alors en s’y prenant tout de suite à mon retour de couche, on se donnait 2 années pour y arriver. En Septembre, on contactait l’hôpital pour leur dire qu’on souhaitait relancer un processus de PMA, sans même attendre des essais naturels. On faisait tous les tests nécessaires (qui sont obligatoires à chaque tentative, ça prend un mois environs à chaque fois car effectués à différents moments du cycle). En Octobre je commençais un traitement qui faisait passer mon cycle naturel en cycle artificiel pour le préparer à un transfert le mois suivant. Début Novembre on me transférait un embryon congelé. 9 jours après, j’apprenais que j’étais enceinte.

Cette fois-ci donc, ce fût extrêmement rapide. On ne s’attendait pas à ce que ça marche immédiatement, mais ce fût le cas. Les mois qui ont suivis, comme cette grossesse débutait sur un cycle artificiel, il fallait faire comprendre à mon corps ce qui lui arrivait : on a du donc me faire des injections d’hormones en intra-musculaire tous les 3 jours, accompagnées d’un traitement, pour favoriser l’implantation de l’embryon jusqu’au bon développement du foetus. J’avais des prises de sang toutes les semaines pour contrôler mes taux hormonaux, des bleus sur les fesses, et une énorme envie de dormir à cause de toute la progestérone que j’absorbais. A côté de ça, j’allais très bien. Cette fois encore, pas de side-effects liés aux médicaments. Guillaume est même devenu le pro des injections intra-musculaires, avec une séance mémorable de piqûre dans les toilettes de l’aéroport CDG avant d’embarquer pour Los Angeles. Après trois mois de traitement intensif, on m’a confirmé la bonne évolution de mon bébé, ce petit garçon qui grandissait en moi, et que je pouvais continuer ma grossesse sereinement, normalement, sans médicament.

Alors oui, encore une fois, je suis fière de mon corps comme jamais. Et je pense que ça se voit :).

A toute celles qui doutent aujourd’hui, je ne peux que vous dire que je crois très fort en vous. A mes amies, qui vivent ça en ce moment, à vous toutes qui vous retrouvez dans ce que j’ai traversé : votre corps est fantastique, et je ne peux qu’espérer que vous aussi, vous en serez fière très bientôt.
Ne perdez pas votre courage, accrochez-vous, battez-vous.

Le temps file. Déjà dans ma 20ème semaine de grossesse, ce qui veut dire qu’il ne reste plus que la moitié du chemin à parcourir avant de rencontrer notre petit garçon. C’est fou…
Dans moins d’un mois, nous emménagerons dans notre nouvelle maison. J’ai trouvé ma maternité là-bas, j’ai commencé le yoga pré-natal en guise de préparation à l’accouchement.

D’ailleurs, je suis peut-être folle, mais ces derniers jours j’espérais avoir un accouchement naturel. Bon, après réflexion, je m’en fiche, je veux juste un bébé en pleine santé. Mais si j’avais à choisir (si mon bébé ne fait pas encore 4 kg, en siège, etc), j’adorerais un accouchement totalement différent du premier. Parce que cette césarienne programmée, je l’ai tellement aimée !… que j’ai envie d’aimer tout autre chose, pour ne pas avoir à comparer. Ahhh les hormones de grossesse et mon cerveau qui est en roue libre, ahah !

On a vu le bébé cette semaine, pour l’écho de morphologie, et tout est parfait. On a vu son petit visage et ses traits fins. On commence à l’imaginer, et j’ai tellement hâte. Je le sens bouger désormais, je peux suivre ses coups de pieds, maintenant que je sais où ils sont placés. Mon placenta est un peu bas, du coup il s’en sert en oreiller.

Marion
Dress – Louise Misha / Boots – Chloé / Bag – Sezane / Jacket – Zara

Romy
Jacket – Zara / Dress – Wander & Wonder via Smallable

Guillaume
Jacket – Octobre / Shoes – Church’s / Jean – Edwin

C’est drôle, je discutais de tout ça dernièrement avec une amie. Si pour Romy, le chemin pour accéder à cette grossesse avait été long, j’avais surtout très hâte d’être enceinte. Juste ça, enceinte. Je n’arrivais pas franchement à me projeter au-delà de mon ventre rond. Maintenant que j’ai conscience de tout l’amour que c’est d’avoir un enfant, tellement plus fort que d’être enceinte finalement, le temps file à une vitesse dingue et je n’attends que cette nouvelle rencontre magique qui va nous remplir le coeur encore plus.

Romy de son côté a l’air d’être très patiente. Elle sait exactement où est le bébé (même si elle pense que Guillaume aussi en attend un, après qu’il lui ait fait UNE blague un jour après un repas… depuis, c’est fini, le bébé est dans le ventre de maman ET de papa. Alors on lui dit qu’il n’y a qu’un bébé, le bébé de maman ET papa. Comme ça pas de déception si elle n’en voit qu’un fin Juillet, ahah !). Elle me fait des bisous sur le ventre dès que je suis assise, elle lui dit bonne nuit, le caresse, lui parle dans le nombril… je fonds à chaque fois.

On avance doucement les cartons, j’y vais à mon rythme. Je ne force pas trop, et j’attends avec impatience cette nouvelle page qui va bientôt se tourner. En attendant, on prépare le nid à trois avant d’être 4, toujours avec amour, main dans la main.

Photos – Claire Guillon @cgstreetstyle

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