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Patience is a vertue

Je me suis longtemps posée la question, à savoir si je devais ou non vous raconter cette histoire. Et puis je me suis rappelée que moi-même, j’avais trouvé du réconfort en lisant des témoignages de femmes vivant la même situation (Chrissy Teigen, The Fashion Guitar, Not So Mumsy, The Man Repeller…), il y a aujourd’hui près de deux ans. Avant de prendre la photo en couverture de cet article, le chemin a été compliqué… 
Mon blog, mes réseaux sociaux, sont à mes yeux vecteurs de bien être. Je n’y partage que des choses qui me rendent heureuse, mais force est de constater que le vrai n’est pas toujours beau. La vraie vie, qu’on ne publie pas dans nos feeds, est parfois plus difficile à vivre que ce qu’il n’y paraît. Et je pense que je n’étais pas prête avant ce jour à vous raconter tout ça.

Certaines d’entres vous l’ont lu entre les lignes et m’ont posé la question, alors lorsque j’ai rencontré Clémentine du podcast Bliss pour parler de ma grossesse, qui nous a fait devenir les parents les plus heureux du monde, je me suis dit que c’était le moment ou jamais. Le moment idéal pour moi de me confier. À voix haute, sans me cacher. Parler, c’est la meilleure thérapie, non ?

Tout d’abord, pour que vous compreniez mon parcours, voici quelques points qui je pense ont joué dans cette histoire : il y a quelques années, fin 2013, on m’a diagnostiqué un cancer de la thyroïde. Après une operation me retirant la moitié de ma thyroïde, on m’a finalement dit que mon nodule était bénin, mais pouvait avoir un rôle à jouer par rapport à des dérèglements hormonaux.

Ensuite, mon modèle familial : mes parents m’ont eu à 20 ans, et j’ai toujours voulu être maman, tôt, comme la mienne l’eut été avec moi.

À 25 ans, après un an d’essais pour concevoir un enfant, nous avons consulté une spécialiste de la PMA. Procréation médicalement assistée. Je savais depuis un moment que quelque chose ne tournait pas rond. J’ai toujours entendu les femmes de ma famille dire qu’elles tombaient enceinte le plus rapidement possible. Nous, après des mois à ne pas comprendre pourquoi je n’obtenais pas un satané plus sur un test de grossesse et à commencer à en faire une obsession, il fallait que je prenne les choses en main.

Après divers tests, on nous a annoncé qu’une grossesse naturelle n’était pas impossible, mais que ça pourrait prendre beaucoup de temps. 25 ans, infertile… alors que mon plus grand rêve était de devenir mère, et que ma plus grande peur était de ne jamais l’être. À mon age, compte tenu de notre profil et de nos résultats médicaux, on nous proposait de ne pas attendre et de faire une FIV.

Le mot était tombé.

Fécondation in vitro.

Étrangement, j’étais rassurée. Il y avait bien un soucis quelque part, je le savais. La solution semblait pourtant radicale, terrifiante car oui, dans ma tête, la FIV c’était la dernière solution, mais on était là, et j’acceptais la situation du mieux que je le pouvais. Guillaume était également prêt à me soutenir dans cette bataille qu’on s’apprêtait à mener. Direction la PMA.

En février 2016, j’ai commencé mon premier round de FIV. Je considérais cette tentative comme MA chance, misant tous mes espoirs sur ce traitement. J’ai abordé cette FIV avec méthodologie, considérant qu’une solution comme celle là débouchait forcément sur une victoire. Après des semaines d’injections, d’opérations et de bleus sur le ventre, de réveil très matinaux pour aller faire mes echo pelviennes et mes prises de sang quotidiennes, je faisais mon premier test de grossesse positif. Le premier de toute ma vie. Malheureusement, quelques jours plus tard, après une prise de sang positive également, une seconde négative nous apprenait une fausse couche précoce, une grossesse chimique.

Ce fut le début d’une longue année de traitements et de tentatives. Deux FIV et demi plus tard, 11 mois après la première injection, je ne voulais plus y croire. Toute l’année, j’avais organisé ma vie autour des protocoles médicaux, des visites à l’hôpital tôt le matin avant d’aller travailler, des résultats qui me faisait frissonner à chaque fois que mon téléphone sonnait… Je m’étais empêchée de sortir pour être à l’heure pour mes injections, pour tout bien faire. J’étais devenue la pro des injections sous-cutanées, et autres intra-musculaires. L’été 2016, je craquais. Je décidais que je ne pouvais plus attendre “ça”, pour vivre ma vie. Être maman, c’etait mon rêve. Mais je ne pouvais pas infliger à l’homme de ma vie de ne plus être la femme dont il était amoureux. Je devais me retrouver et faire la paix avec ce qu’il allait ou pas m’arriver.

Je quittais mon job, décidais de prendre du temps pour faire ce que j’aimais vraiment professionnellement (ma marque !), on adoptait Maui (meilleure décision de notre vie), et je commençais doucement à lâcher prise. Lâcher prise ! Ce gros mot qu’on déteste les plus au monde quand on connaît la PMA. J’essayais l’impossible : me changer les idées.

L’avant dernière tentative fut un echec total, faute d’un traitement inadapté. Elle ne comptait donc pas, mais je l’avais senti. Pas de déception, donc. Pour la dernière (qui fut la bonne), je l’abordais tout à fait différemment. En m’envolant en Afrique du Sud, alors que je devais entamer en simultané un traitement, je mettais en péril le début de mes injections, n’ayant pas une infirmière sous la main au moment clé. Je m’en fichais, je décidais de ne plus attendre pour vivre. Finalement, à mon retour, mon cycle commençait, sonnant le début de mon traitement. Quelques semaines plus tard, à la veille de Noël, on apprenait la nouvelle, en atterrissant à Los Angeles. On n’y croyait pas nos oreilles, mais ça y est, notre rêve le plus fou allait enfin se réaliser. Les mois qui ont suivi ont été les plus beaux de ma vie, et, comme vous vous en doutez, je vis toujours un rêve éveillé depuis l’arrivée de Romy.

Je raconte mon expérience plus en détail dans le podcast de Bliss Stories, mais je voulais quand même aborder tout ça par ici. J’ai eu un parcours difficile physiquement et mentalement, avec cette angoisse de ne rien maîtriser qui m’empêchait d’avancer, mais malgré tout plutôt rapide. 11 mois de PMA, je suis consciente que ce n’est rien. Surtout quand ça débouche sur grossesse et une naissance.
Mon parcours est le mien. Je suis consciente que de nombreux couples autour de moi vivent la même chose, et je sais à quel point il est difficile dans cette situation de vouloir se comparer aux autres, qui y arrivent quand on n’en est pas encore là. Je pense fort à vous, et si mon expérience peut vous aider, je suis ravie de la partager ici. Mais je veux que vous sachiez qu’il faut y croire. Ne pas baisser les bras. Ne pas s’arrêter de vivre. Faire confiance.
Le bonheur n’est pas loin, et nous fait oublier tout ce que l’on a pu vivre de compliqué. Chaque grossesse est différente, chaque naissance, mais également chaque parcours pour fonder une famille. J’ai accepté le mien, et si je devais le revivre, je le ferais 1000 fois. Je pense qu’il m’a appris beaucoup sur moi, m’a prouvé que mon couple pouvait résister à tout, et que notre envie de devenir parents était profondément inscrite en nous. Aujourd’hui, certains peuvent penser que je suis trop maternante, trop fusionelle avec ma fille… et je m’en fiche royalement. J’ai du temps à rattraper avec elle, je l’ai trop attendue pour m’en priver.

Mon histoire n’est pas terminée, car Guillaume et moi voulons d’autres enfants. Je ne sais pas si ils seront conçus naturellement, ou si la PMA nous aidera à nouveau. En attendant, je profite à fond de ma vie de maman, sans en perdre une miette. Et je remercie chaque jour la vie, et l’hôpital de Saint-Cloud :)…

Pour écouter notre histoire, rendez-vous sur Bliss Stories <3 par ici : https://m.soundcloud.com/user-547686292


I asked myself for a long time if I wanted to tell you this story. The story of how I became a mother. It took us courage, patience, and a lot of energy to become what we are today… the happiest parents in the world.
2 years of fear to never succeed, a year of IVF treatments, and finally, the best joy of my life.

I always knew I wanted kids. My parents had me when they were 20 years old, so I grew up with the idea that I’ll be myself a young mom, when I’d find the love of my life. I was lucky enough to find him when I was 17. 7 years later, we got married and were ready to have a family of our own. But it wasn’t as easy as we thought. After a year of negative pregnancy tests, we decided to take an appointment with a fertility doctor. They told us that I had something similar to OKP, and that Guillaume had not the best results as well. We could have a child naturally, but it could take time, a lot of time. I was 25, and it was the best time for me to get pregnant. So they asked us if we were ready to start an IVF round. It was supposed to be the more efficient solution in our current position. We said yes, and I was relieved. I thought that it was a certain way to have a baby really soon. I was wrong, it was only the start of the battle of our life. 

I started my first round of daily injections, early morning appointment to get my blood samples every day.. then I had my first positive pregnancy test, that became negative a few days later. My first miscarriage. But I was lucky to know that I could be pregnant ! I didn’t felt lucky at all, since I still wasn’t becoming a mother after all…

The following year was full of new rounds of treatments. After the summer, I decided to take my life in my hands : I couldn’t continue to live this way, I coudn’t become this woman I wasn’t recognizing anymore. Someone always sad, and jealous of pregnant woman, someone who stopped to live, waiting for something that wasn’t happening. I decided to adopt a dog (Maui <3), then to qui my job. At least, I was doing something to try stop thinking about it!
At the end of the year, I was about to start a new try. It happened at the same time as a trip to South Africa. All year long, I refused to travel because of my treatment which was dictating what to do in my life. This time, I didn’t cared. I thought that I had enough of all those missed opportunities for something that was only hurting myself and decided that if I had to endure all of this, I should at least enjoy my life at the same time. So I went to Cape Town and I truly had the best time. When I landed back in France, my cycle came back, starting my first day of the new treatment I had to take for this new IVF round. 54 days later, I was on a plane to L.A with Guillaume. When we landed, we read the news on my phone : my morning blood samples results came back, we were pregnant ! 
I still can’t believe how lucky I am. My daughter, my life… I am so thankful for this big adventure of us that resulted is so much love, joy, greatfulness…

This story isn’t finished yet, since we hope to have more kids. We don’t know if we’ll need help again or if it will be happening naturally. But today, I’m enjoying each minute of this beautiful life I was given, being a mother, the best mission of my life.

Commentaires

  • Gigi
    15 septembre 2018
    reply

    Marion, j ai vecu la meme chose que toi avec mon mec et je sais a quel point ce n est pas evident: les remises en question, les piqures, les longs jours d attente, la déception du resultat négatif, baisser les bras, les pleurs…
    bref moi aussi depuis la naissance de mon fils je revis!!!!! Merci de partager ton histoire, ca permet aux gens qui te lisent de voir que le reve de devenir parents est possible et qu il ne faut jamais baisser les bras!!!!!!
    J ai egalement commence a en parler autour de moi, apres la naissance de mon fils, et tu te rends compte que bcp de gens vivent la meme chose.
    Gros bisous a toi miss et profite bien de la petite Romy !!!!

  • Rébécca
    15 septembre 2018
    reply

    Votre histoire est tellement touchante , merci d avoir partagé votre parcours qui en encouragera plus d une je pense 🙂
    mon histoire est un peu différente, mais le parcours à ete vraiment long ( plusieurs années ) effectivement seul le lâcher prise à ete une solution efficace ! Plus facile à dire qu à faire mais ça change une vie ça vaut le coup d essayer 🙂
    Bel continuation à vous

  • Charlène
    15 septembre 2018
    reply

    Merci pour ton témoignage !! C’est très émouvant. Je commence en ce moment un protocole de FIV je me reconnais dans certaines paroles, merci pour ces ondes positives j’espère que tout ira bien pour moi.
    Ta fille est vraiment trop mimi profite de chaque instant 😉

  • Perrine
    15 septembre 2018
    reply

    Tu m’as émue aux larmes Marion. Quelle belle victoire ! Gros bisous à vous

  • Ophelie
    15 septembre 2018
    reply

    Pour ma part, j’ai 24 ans, j’envisage d’avoir des enfants et je suis de loin de vouloir reculer également sur ce genre d’experience Je suis un bébé FIV et mes parents en ont eu 2 autres, des jumelles !
    En tout cas, vous formez une super belle petite famille

  • Wendy
    16 septembre 2018
    reply

    Après 8 ans d’IA et de FIV, j’ai arrêté pendant 2 ans pour me retrouver et penser à autre chose qu’a cet enfant qui n’en venait pas. 2 ans plus tard, après avoir obtenu un agreement pour une adoption, nous décidons d’avoir recours à une don d’ovocytes à Barcelone. La seconde tentative fut la bonne. A près d’en 40 ans je devenais (enfin) maman. 1 an après la naissance de Louise, ablation d’une trompe pour cause de grossesse extra utérine. Louise sera mon seul enfant moi qui en voulait une ribambelle mais chaque jour je remercie la vie et mon papa de la haut qui m’ont accordé cette merveilleuse petite fille…..
    Alors oui, elle et moi c’est fusionnel, physique, …… j’en fais certainement trop mais tant pis. Je l’ai tellement rêvé !!! Et puis elle est tellement adorable et extraordinaire….!!
    Si c’etait a refaire je referai exactement le même chemin. C’etait Mon combat. Je l’ai vaincu. Bravo à toi aussi et que la vie t’accorde de nombreux kids !!!! Bisous à toi!

  • Alex
    17 septembre 2018
    reply

    7 ans d’attente, plus de 4 ans de traitement, des changements de centres de PMA, des moments de forts découragements. Toujours des changements de traitement ou de protocole, du clomid, des injections, des inséminations artificielles, des FIV. Deux fausses couches puis une FIV ICSI (un peu la der des der).
    J’ai aussi appris ma grossesse fin 2016, quelques jours après Noël. Ma choupette a 15 jours d’écart avec la tienne, je t’ai d’ailleurs suivi pendant toute ma grossesse. Le plus long et dur combat de ma vie je pense. A toutes celles qui passent par là, courage et surtout du lâcher prise, on me l’a dit pendant longtemps, c’est dur à faire mais carrément essentiel pour continuer à garder espoir et à vivre à côté.

  • Vanessa
    18 septembre 2018
    reply

    Ça fait du bien de te lire. Comme toi je ne perds pas espoir mais il y a des hauts et des bas et trouver les bonne personnes pour en parler est dur. Les amis ne comprennent pas toujours. Comme toi jai décidé de me lancer dans un projet perso. J’espère qu’un joli plus viendra illuminer ma vie comme toi. Si jamais il est possible d’echanger avec toi ce serait génial. A bientôt peut être ! Et plein de bonheur.

  • naell
    6 novembre 2018
    reply

    Bonjour Marion, je ne fais jamais de commentaires, mais là je me sens obligée. J’ai tendance à m’éloigner de plus en plus des blogs et des influenceuses car j’ai de plus en plus de mal à m’identifier à vos vies trop “parfaites”. Mais là, j’ai été bouleversée par votre histoire. Je trouve que vous avez beaucoup de courage et j’ai l’impression qu’aujourd’hui ça devient très difficile de devenir maman. Je remercie chaque jour la facilité avec laquelle je suis tombée enceinte. J’ai deux voisines qui ont passé 6 et 8 ans à faire des PMA et aujourd’hui je mesure chaque jour la chance que j’ai eu.
    Vous avez eu beaucoup de difficultés et je pense qu’à votre place je n’aurais pas eu le même courage. J’ai également une peur bleue du cancer (depuis la mort de mon père qui s’est battu 5 ans) et je suis limite devenue hypocondriaque. J’ai même souffert d’un baby blues avec la peur de mourir juste après mon accouchement (j’ai eu une césarienne). En tout cas, votre fille est adorable. Bravo ! Vous avez l’air tous heureux.

  • Marion
    18 octobre 2021
    reply

    Merci Marion pour ce partage. C’est exactement ce dont j’avais besoin AUJOURD’HUI. JE ne sais pas s’il existe des âmes jumelles mais nous portons le même prénom et ton récit ressemble beaucoup au début du mien. Passionnée de voyage et amoureuse de mon chien. EN couple depuis mes 16ans, mariée à 23 avec cet homme incroyable, on a DÉCIDÉ de faire un bébé. Cycles compliqués au début puis réguliers, on commence les TO. Tous négatifs depuis 7 mois.. on a rdv mercredi pour y voir plus clair. Ton récit m’effraie et me fais du bien à la fois. J’espère que l’issue sera aussi belle pour nous qu’elle LE fut pour vous trois🤞

  • Marion
    18 octobre 2021
    reply

    Merci Marion pour ce partage. C’est exactement ce dont j’avais besoin AUJOURD’HUI. JE ne sais pas s’il existe des âmes jumelles mais nous portons le même prénom et ton récit ressemble beaucoup au début du mien. Passionnée de voyage et amoureuse de mon chien. EN couple depuis mes 16ans, mariée à 23 avec cet homme incroyable, on a DÉCIDÉ de faire un bébé. Toutes les femmes de ma famille sont hyperfertiles alors on y va sans appréhension. Mais Cycles compliqués au début puis réguliers, on commence les TO. Tous négatifs depuis 7 mois.. on a rdv mercredi pour y voir plus clair. Ton récit m’effraie et me fais du bien à la fois. J’espère que l’issue sera aussi belle pour nous qu’elle LE fut pour vous trois🤞

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